ANGELIQUE ARNAULD

Auteure du livre : Fabian Gastellier

Edition Fayard

Date de parution : 1998

Angélique Arnauld a vécu 70 ans, de 1591 à 1661. Même si son nom n'est pas connu par le grand public, elle exerça une influence considérable sur certaines célébrités de son siècle : Racine, Pascal, le Maître de Sacy (auteur d'une traduction de la Bible)... Dès son plus plus jeune âge, elle fut placée à la tête de l'Abbaye de Port-Royal, le centre du jansénisme. Fabian Gastellier retrace pour nous les grandes étapes du parcours spirituel d'Angélique Arnauld, grande figure de la réforme catholique combattue par le pouvoir autant que le furent les huguenots.

C'est le 2 septembre 1599, à l'âge de 8 ans, qu'Angélique, qui s'appelait Jacqueline à sa naissance, reçoit son habit de novice à l'Abbaye Saint-Antoine des Champs. Elle avait une aversion pour le couvent. Mais son père, Antoine Arnauld, avocat de renom, ne lui demande pas son avis. L'époque voulait que ce soit les parents qui décident de ce que deviendront les enfants.

Port-Royal a été fondé en 1204 en Porrois, dans un coin de la vallée de Chevreuse. Située à 9 kms de l'abbaye cistercienne des Vaux-de-Cernay, elle va subir lentement mais sûrement son influence. Au moment où Angélique Arnault rejoint Port-Royal, l'abbaye est à tout niveau dans un état de délabrement. Mais elle ne s'en formalise pas. Tout ce qui l'intéresse est de jouer et de se promener sur ses terres. Sur le plan théologique, la grande affaire du moment touche à la question de la grâce et de la prédestination.

Un jour, lors d'un sermon sur l'incarnation et l'abaissement du Fils de Dieu, Angélique est saisie et touchée au coeur par la grâce. "Dieu me toucha tellement que, de ce moment, dira-t-elle, je me trouvai plus heureuse d'être religieuse que je ne m'étais estimée malheureuse de l'être." Dès lors, Angélique ne va avoir qu'une préoccupation : réformer Port-Royal. C'est cette oeuvre que le récit biographique d'Angélique Arnauld nous relate.

Extrait : Après une enfance peu portée à la dévotion, la brusque rencontre avec Dieu a changé son être : "C'est ce que fait le Saint-Esprit dans les âmes où il habite", dit-elle. Elle ne méprise personne, refuse de se faire appeler "révérende", s'emploie aux travaux les plus rudes sans renâcler, compatit aux peines et aux faiblesses des soeurs. Elle aide et soigne sans chercher à se faire remarquer.